Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Citations
21 juillet 2007

Amelie NOTHOMB

LE FAIT DU PRINCE :

"Une villa n'a pas de fenêtres, mais des baies vitrées. J'en déteste la fonction. La fenêtre sert aux habitants d'une maison à voir à l'extérieur, tandis que la baie vitrée sert aux habitants d'une villa à être vus de l'extérieur. La preuve, c'est que la baie vitrée va jusqu'à terre : or les pieds ne regardent pas. cela permet de montrer aux voisins qu'on porte de belles chaussures, même quand on reste chez soi."

"...Olaf m'a sauvée, il s'occupe bien de moi. Vous, vous vous intéressez àmoi..."

"Les mensonges ont de curieux pouvoirs : celui qui les a inventés leur obéit."

 

METAPHYSIQUE DES TUBES :

"Quelle est la différence entre les yeux qui ont un regard et les yeux qui n'en ont pas? Cette différence a un nom : c'est la vie. La vie comence là où commence le regard."

"Vivre signifie refuser. Celui qui accepte tout ne vit pas plus que l'orifice du lavabo. pour vivre, il faut être capable de ne plus mettre sur le même plan, au-dessus de soi, la maman et le plafond. Il faut refuser l'un des deux pour choisir de s'intéresser soit à la maman soit au plafond. Le seul mauvais choix est l'absence de choix."

"Je venais d'appprendre cette nouvelle horrible que tout  humain apprend un jour ou l'autre : ce que tu aimes, tu vas le perdrre."Ce qui t'a été donné te seras repris": c'est ainsi que je formulai le déastre qui allait être le letmotiv de mon enfance, de mon adolescence et des pripéties subséquentes."

" C'est comme ça parce que c'est comme ça. Que tu sois odieuse ou non n'y change rien."Ce qui t'as été donné te sera repris"" : c'est la règle."

"Face à la découverte de cette spoliation future, il n'y a que deux attitudes possibles : soit on décide de ne pas s'attacher aux êtres et aux choses, afin de rendre l'amputation moins douloureuse; soit on décide, au contraire, d'aimer d'autant plus les êtres et les choses, d'y mettre le paquet -"puisque nous n'aurons pas beaucoup de temps ensemble,je vais te donner en un an tout l'amour que j'aurais pu te donner en une vie".

"Le souvenir a le même pouvoir que l'écriture : quand tu vois la mot "chat" écrit dans un livre,son aspect est bien différent du matou des voisins qui t'a regardée et pourtant,voir ce mot écrit te procureun plaisir similaire à la présence du chat,à son regard doré posé sur toi."

"La mémoire est pareille.ta grand-mère est morte,mais le souvenir de ta grand-mère la rend vivante.Si tu parviens à écrire les merveilles de ton paradis dans la matière de ton cerveau,tu transporteras dans ta tête sinon leur réalité miraculeuse,au moins leur puissance."

"Dans la liste infinie des questions humaines sans réponse,il faut insérer celle-ci : que se passe-t-il dans la tête des parents bien intentionnés quand, non contents de se faire sur leurs enfants des idées ahurissantes,ils prennent à leur place des initiatives."

"Il m'arrive de penser que notre unique spécificité individuelle réside en ceci : dis-moi ce qui te dégoûte et je te dirais qui tu es.Nos personnalités sont nulles, nos inclinaisons plus banales les unes que les autres.Seules nos répulsons parlent vraiment de nous."

"Avoir trois ans n'apportait décidément rien de bon.Les Nippons avaient raison de situer à cet âge la fin de l'état divin.Quelque chose-déjà!-s'était perdu, plus précieux que tout et qui ne se récupérerait pas: une forme de confiance en la pérennité bienveillante du monde."

"Si j'en avais parlé avec autrui, on m'aurait expliqué le cycle des saisons...A deux ans,  on ne remarque pas les changements et on s'en fiche.A quatre ans, on les remarque, mais le souvenir de l'année précédente les banalise,et les dédramatise.A trois ans l'anxiété est absolue:on remarque tout et on ne comprend rien."

PEPLUM:
«Nommer les choses, c’est leur enlever leur danger.»

«Ce sont les petits esprits qui sont les plus nuisibles.»

«Il y aura toujours dans la foule un crétin qui, sous prétexte qu'il ne comprend pas,
décrétera qu'il n'y a rien à comprendre.»

COSMETIQUE DE L'ENNEMI :
"C'est drôle ce besoin qu'ont les gens d'accuser les autres d'avoir gâché leur existence.Alors qu'ils y parviennent si bien eux-mêmes, sans l'aide de quiconque.»

"-Si j'ai assassiné Iasabelle,j'aimerais au moins savoir pourquoi.-Parce que tu l'aimais.Chacun tue ce qu'il aime."

«Tout le monde a un ennemi à l'intérieur de soi."

"-Vous n'avez pas d'ambitions plus hautes dans l'existence?-Non-Moi si.-Ce n'est pas vrai.-Qu'en savez vous?-Vous êtes un homme d'afffaire.Vos ambitions se chiffrent en argent.C'est petit."

"Pourquoi croyez-vous que je m'en prends à votre ouïe?Pas seulement parce que c'est légal; surtout parce que c'est celui des sens qui présente le moins de défense.Pour se protéger l'oeil a la paupière.Contre une odeur, il suffit de se pincer le nez, geste qui n'a rien de douloureux, même à long terme.Contre le goût,il y a le jeûne et l'abstinence,qui ne sont jamais interdits.Contre le toucher,il y a la loi:vous pouvez appeler la police si l'on vous touche contre votre gré.La personne humaine ne présente qu'un seul point faible:l'oreille."

"Je me demande ce que les gens de ton espèce font de la pensée.Cela doit les pertuber,ce flux mental qui va où il veut,qui peut entrer dans la peau de chacun.Pourtant,c'est bien de ton petit moi que vient cette pensée.C'est inquiétant,ça menace tes cloisons.Heureusement  la plupart des gens ont trouvé le remède:ils ne pensent pas.Pourquoi penseraient-ils?Ils laissent penser ceux dont ils considèrent que c'est le métier:les philisophes,les poêtes.C'est d'autant plus pratique qu'on ne doit pas tenir compte de leur conclusion.Ainsi,un magnifique philosophe d'il y a trois siècles,peut dire le moi est haïssable,un superbe poête du siècle dernier déclarer que je est un autre:c'est joli,ça sert à converser dans les salons,sans que cela affecte le moins du monde notre réconfortante certitude:je suis moi,tu es toi et chacun chez soi."

 

MERCURE :

«Le sens moral disparaît au-delà de 180 de quotient intellectuel"

«Tout être humain a le droit d'être en contradiction avec lui même.»

«L’amour : c’est une maladie qui rend mauvais. Dès que l’on aime vraiment quelqu’un,
on ne peut s’empêcher de lui nuire, même et surtout si l’on veut le rendre heureux.»

«L’amour n’est pas la spécialité des humains.»

«Comme les rêves sont cruels, qui nous laissent entrevoir des merveilles pour mieux nous en priver !»

«Il faut admirer les gens capables d’être heureux.»

«Le propre des grands livres est que chaque lecteur en est l’auteur.»

"La parole émancipe.C'est curieux, n'est-ce pas?""-Dans certains cas, c'est le contraire. Il y a des gens qui vous envahissent avec leur logorrhée : on a la pénible impression d'être prisonnière de leurs mots.

 

ATTENTAT :

«L'esprit humain souffre d'une carence intellectuelle fondamentale : pour qu'il
comprenne la valeur d'une chose, il faut le priver de cette chose.»

HYGIENE DE L'ASSASSIN :

«Le doute et la peur sont les auxiliaires des grandes initiatives.»

"j'admire la gentillesse qui a pour origine la gentillesse ou l'amour.Mais connaissez-vous beaucoup de gens qui la pratique, cette gentillesse là? Dans l'immense majorité des cas, quand les humains sont gentils, c'est pour qu'on leur fiche la paix.....un bienfait qui dit son nom n'est jamais désintéressé."

"On n'est pas le même selon qu'on a mangé du boudin ou du caviar; on est pas le même non plus selon qu'on vient de lire du Kant ...ou du Queneau.Enfin, quand je dis "on" je devrais dire"moi et quelques autres"!car la plupart des gens émergent de Proust ou de Simenon dans un état identique, sans avoir perdu une miette de ce qu'ils étaient et sans avoir acquis une miette supplémentaire. Ils ont lu, c'est tout:dans le meilleur de cas, ils savent"ce dont il s'agit"...Combien de fois ai-je demandé, à des personnes intelligentes:"ce livre vous a-t-il changé?" Et on me regardait, les yeux ronds, l'air de dire:"pourquoi voulez-vous qu'il me change?"....Modifier le regard:c'est ça, notre grand oeuvre."

"La mauvaise foi, c'est bien pis que la déloyauté, la duplicité, la perfidie. Etre de mauvaise foi, c'est se mentir d'abord à soi-même, non pour d'éventuels problèmes de conscience, mais pour son autosatisfaction sirupeuse, avec des jolis mots comme"pudent" ou "dignité". Ensuite, c'est mentir aux autres, mais pas des mensonges honnêtes et méchants, pas pour foutre la merde,non:des mensonges de faux cul, des mensonges light, qu'on vous déblatère avec un sourire comme si ça devait vous faire plaisir."

"si j'ai écrit à ce moment,c'était parcequ'il était impossible à dire.L'écriture commence là où s'arrête la parole, et c'est un grand mystère que ce passage de l'indicible au dicible. La parole et l'écrit se relaient et ne se recoupent jamais."

 

Les combustibles .
(....)espèce de grand  dadais,n'avez-vous pas remarqué que c'est la guerre? Depuis des millénaires,les plus beaux esprits ont écrit les plus nobles visions du monde dans les livres les plus admirables.Avez-vous l'impression que leurs idées ont servi à quelque chose?
DANIEl(les yeux au ciel)Là n'est pas la question.
LE PROFESSEUR(se levant brusquement)où est-elle alors? A quoi sert-il d'esposer une vision du monde si le monde s'en fout?

 

Tuer le père.

- Il t'adore

- Oui. Il m'adore comme un gamin de quinze ans adore son père. Donc, il a envie de me tuer.

- Et toi, tu le considère comme ton fils?

- Il y a de ça. J'ai beaucoup d'admiration et d'affection pour lui. Quand je pars, il me manque. Quan je reviens, il m'énerve et il m'exaspère.

- Tu as peur de lui.

-Non. J'ai peur pour lui.

- Alors, il est ton fils.

 

 


 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité