Janine BOISSARD

Recherche Grand-mère désespérément

Il est vrai que nous appartenons à des générations sans écran auxquelles nos tendres mamans-femmes à la maison et nos zélées institutrices-pas encore promues au rang de "professeurs des écoles"-prenaient le temps d'inoculer le virus de la lecture à l'aide de belles histoires dont nous devenions forcément les héros.

Tu te sens vieille le jour où, dans la rue, tu t'aperçois que tu es devenue transparente aux yeux des hommes.

Nous ne demandons pourtant pas grand chose....Seulement le droit à l'indifférence.

L'incrédulité lui écarquille les yeux......lui a-t-on jamais appris le sens du mot: voler? D'ailleurs, dans sa génération, on préfère dire taxer et l'état est le premier à donner le plus mauvais exemple.

Esprit ouvert! esprit libre! c'était si rare de nos jours où ceux qui tenaient le haut du pavé dans l'intelligentsia, la politique et les médias s'employaient à nous faire penser la même chose à tous et démolissant ceux qui, ayant l'audace de vouloir réfléchir par eux-mêmes, n'étaient pas forcément d'accord.

Il y a toutes sortes de mensonges et chacun sait que certains sont nécessaires, voire obligatoires.
Lorsque nous allions rendre visite à cette vieille tante, pâle et velue..;que se serait-il passé si j'avais avoué: vous me faite une peur horrible...j'aurais sans aucun doute été...sévèrement punie. Et cela lors même que mes parents me recommandaient de dire toujours la vérité. Je répondais donc...sous l’œil ravi de mes aînés qui avaient compris depuis belle lurette la nécessité du mensonge par politesse.
Le mensonge par omission est certainement le plus répandu:une question de survie. Si chacun disait sincèrement à l'autre ce qu'il pense de lui et de ses agissements, le monde serait à feu et à sang.
Très utilisé aussi le mensonge par peur ou lâcheté: c'est pas moi, c'est lui.
Enfin le dégradant mensonge par ambition du lèche-bottes n'est pas près de disparaître.
Un seul mensonge mérite d'être applaudi car dicté par le cœur:le mensonge par charité. Quand mon pauvre Jean Bernard, debout tout nu devant la glace...déclarait en regardant son corps catastrophique :finalement, ma chérie, je ne suis pas si mal conservé, n'est-ce-pas? Je n'hésitais pas à en rajouter:tu es superbe. Et il partait tout content au bureau.